Quelques milliers d'années d'évolution...

Explication photographie : "Les ancêtres du tétra aveugle (appelé aussi Astyanax) vivaient dans des cours d'eau aériens dans le centre du Mexique (région de San Luis Potosi), il y a plusieurs milliers d'années et leurs yeux étaient tout à fait fonctionnels. Des tremblements de terre successifs ont créé une série de rivières et de lacs sous-terrains, et provoqué l'isolation d'une population de poissons dans plusieurs grottes... Au cours du temps, les descendants de cette population se sont progressivement transformés : ils ont perdu leurs yeux et leur pigmentation, devenus inutiles dans un environnement sans lumière. Signalons que les jeunes possèdent des petits yeux non fonctionnels qui disparaissent après quelques semaines. Les orbites sont alors recouvertes par du cartilage et par une peau écailleuse." ( texte provenant de ce site)

Photographie de Fabrice Mouyon prise à l'aquarium des Tropiques à Allex

Quelques milliers d'années d'évolution...

Quelques millénaires avant nos jours, les hominidés vivaient en petits groupes. Dans ces conditions, reconnaitre les autres membres du groupe et ceux qui n'en faisaient pas partie – des étrangers pourrions-nous dire – était primordial. Il faut dire que cette capacité à repérer les intrus relevait de l'instinct de survie dans la mesure où ceux-ci pouvaient représenter un danger.

Aujourd'hui, après plusieurs milliers d'années d'évolution, un angle de lecture de notre société pourrait mettre en résonance le racisme avec l'instinct de survie. Nous ne vivons plus de manière tribale, et il est indiscutable que l'humanité a beaucoup évolué. C'est ici que le racisme prend le relais, sous la forme de dégénérescence de notre instinct de survie, scrutant chez l'autre des différences pour alimenter le feu de la méfiance et de la haine.

De cette hypothèse, deux constats découlent. Tout d'abord, si le racisme puise son origine chez nos lointains ancêtres, le transcender permet de réaffirmer l'évolution de l'humanité, autrement dit notre humanité.

D'autre part, le racisme va à contresens de l'évolution de l'humanité. Il enferme ceux qui le pratique, dans un état plus primitif du fonctionnement humain, plus proche par conséquent de nos cousins les singes. On peut dire pour résumer, qu'un raciste est plus proche du singe qu'un non-raciste.

Bien sûr, il est plaisant de retourner une injure contre la personne qui la profère. Mais n'oublions pas que le propre de l'être humain réside en sa capacité d'évolution. Aucun individu n'est trop loin des steppes de l'humanité. Dénoncer la médiocrité de l'esprit ne suffit pas. Il faut également construire positivement. Dans cette perspective, tout lieu (concret ou abstrait) permettant la rencontre avec autrui, participe probablement le mieux à affirmer notre humanité.

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